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Notre « chère » distillerie de Saconnex-d’Arve

par Bruno Buchs, le 2 décembre 2024

Interpellé par le coût très élevé d’achat et de démolition de l’ancienne distillerie de Saconnex-d’Arve, puis de la construction d’un nouveau bâtiment artisanal/industriel/commercial, mais également par l’aspect extérieur de ce que nous devons désormais appeler « distillerie de Saconnex-d’Arve », j’ai posé un certain nombre de questions au Conseil administratif par lettre du 30 avril 2024.

En voici la réponse du Conseil administratif du 24 mai 2024, qui inclut également les questions posées :

Bien que je ne sois pas satisfait de certaines réponses, je salue le travail conséquent fourni par Monsieur le conseiller administratif Mario Rodriguez et ses équipes pour répondre à mes questions.

Sur le fond, je constate que la commune de Plan-les-Ouates a « investi » plus de 4 millions de francs suisses dans un projet immobilier pour un loyer annuel (2024) de CHF 45’078 provenant d’activités à but lucratif de trois entreprises dans le domaine des alcools (eaux-de-vie, bières, vins).

Précisons que les locataires sont :

  • www.eaudevie.ch – La Distillerie de Saconnex-d’Arve transforme chaque année des milliers de kilos de fruits pour sa propre production d’eau-de-vie et pour de nombreux particuliers qui entretiennent ou possèdent des arbres fruitiers.
  • www.virage.beer – Activité de brasserie et de vente de bières.
  • www.cave-du-rouge-gorge.ch – Achat de raisins bio de cuve, vinification et vente de vins en bouteilles.

La commune considère que les activités développées dans cet objet immobilier (production et commercialisation de produits alcoolisés) sont de nature « agricole » et charge un loyer de CHF 66 le m²/an, respectivement CHF 75 le m²/an dès la 6e année. Notons que sur le marché, les loyers pour des surfaces industrielles et artisanales non spécifiquement agricoles sont bien plus élevés, de l’ordre de CHF 200 le m²/an et plus.

Ce ne sont pas les activités de ces trois entreprises qui font l’objet d’interrogations, mais, malgré les explications reçues de la commune de Plan-les-Ouates, je regrette :

  1. Le déséquilibre entre les plus de 4 millions investis pour des recettes presque anecdotiques de CHF 45’078 par an, alors que l’investissement n’est pas amorti et qu’il faut prévoir les charges futures pour les réparations, rénovations et le maintien aux normes. Ceci n’est pas ce que je proposerais au titre d’une gestion parcimonieuse des deniers publics.
  2. Le peu de souci de rentabiliser ce bien immobilier, le cas échéant en partenariat avec des investisseurs privés, afin de produire un loyer en adéquation avec l’investissement.
  3. Ou alternativement, la transformation de l’objet pour servir la collectivité, par exemple pour des crèches, alors qu’il y a un manque criant de telles infrastructures à Plan-les-Ouates.
  4. L’aspect extérieur (… les goûts, les couleurs…) du nouveau bâtiment, c’est-à-dire la non-préservation de l’aspect historique de l’ancienne distillerie.

Le souci de vouloir favoriser la préservation de l’activité privée de distillation, utile pour les propriétaires de vergers dans la commune, dans une commune voisine ou tout au moins dans le canton, est louable. Mais, outre le fait que des solutions moins onéreuses auraient dû être trouvées pour la seule activité utile à une partie de la population de la commune, à savoir la distillation de fruits (les autres ne sont pas indispensables), on est surtout en droit de penser que ce n’est certainement pas à la commune de financer les infrastructures pour la production et la commercialisation de produits alcoolisés.

Les ardents défenseurs de l’investissement dans ce projet, dans « leur distillerie », diront, à juste titre, que si on n’est pas content avec les décisions du Conseil municipal, on a toujours la possibilité de lancer un référendum.

C’est ce qu’il faudra faire lorsque le Conseil communal se lancera à nouveau dans ce genre d’investissements que, dans le privé, on aurait dû passer par pertes et profits.


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