par Bruno Buchs, le 18 décembre 2024
En décembre 2023, le Conseil municipal de Plan-les-Ouates avait voté un crédit de CHF 47’000 au maximum pour couvrir le déficit 2023 du festival Antigel. Finalement, en février 2024, la commune a octroyé CHF 44’000 à l’organisation, tandis que d’autres communes ont « généreusement » versé CHF 3’000.
Une question légitime se pose : Antigel a-t-il clôturé son exercice 2023 à l’équilibre, avec un excédent ou une perte ? Et ces CHF 44’000 ont-ils été exclusivement utilisés pour combler le déficit annoncé ?
Il est important de noter qu’Antigel ne publie pas ses comptes. Comme j’ai pu le constater, l’organisation ne répond pas non plus lorsqu’on les lui demande, ce qui entretient un sentiment d’opacité. Cette absence de transparence pose problème, notamment pour une structure largement subventionnée par des fonds publics et privés.
Afin d’éclaircir la situation, j’ai posé cette question au Conseil administratif de Plan-les-Ouates, après la clôture de la séance du Conseil municipal du 17 décembre 2024. Monsieur Xavier Magnin, maire de Plan-les-Ouates, qui avait vigoureusement défendu en décembre 2023 la garantie de déficit auprès du Conseil municipal, a bien voulu répondre. Selon ses explications, les comptes ont été examinés, le versement communal a été utilisé pour combler le déficit 2023, et aucun problème n’a été détecté lors des audits.
Dont acte.
Certes, les CHF 44’000 représentent une somme modeste au regard des finances communales. Cependant, il s’agit d’argent public, et les contribuables sont en droit de savoir comment il est utilisé. Cela inclut un accès aux informations pertinentes telles que les comptes de pertes et profits, le bilan et les rapports d’audit. En l’occurrence, il semble légitime d’attendre qu’Antigel, largement subventionné, publie ses comptes avec transparence.
Antigel met en avant sur son site son ampleur : 120 représentations, 80 événements, près de 500 artistes, 50 lieux, 25 communes. Une telle activité génère inévitablement un chiffre d’affaires significatif. Dans ce contexte, un déficit de CHF 47’000 sur une année pourrait être reporté sur l’exercice suivant, avec une gestion stricte des coûts pour éponger cette somme. C’est une démarche standard dans de nombreuses PME. Pourquoi cela ne serait-il pas applicable ici ?
Le fait que Plan-les-Ouates ait assumé 93 % de la couverture du déficit soulève des interrogations. Même avec toute la sympathie pour le concept d’Antigel et son apport culturel, cette prise en charge semble difficilement justifiable pour ceux qui prônent une gestion parcimonieuse des deniers publics.
Le Conseil municipal tient les cordons de la bourse municipale. À nos élus de se montrer ouvert aux demandes de subventions, mais strict quant aux critères de leur octroi.
Pour information : https://antigel.ch/